Post-Secondary Distance Education in Canada: Policies, Practices and Priorities, Robert Sweet, (Ed.), Athabasca University, Canadian Society for Studies in Education, 1989, 216 pages. |
L'ouvrage, qui se penche sur les aspects variés de la politique, de la pratique et de la priorité de l'enseignement à distance au Canada, est un recueil de dix-neuf études, pour la plupart descriptives. Le but initial en était de réévaluer les idées exprimées dans Distance Education in Canada, le volume publié en 1986 sous la direction de Mugridge and Kaufman.
En fait, comme le note Sweet dans son introduction, les nouveaux textes ne se limitent pas à cela et le livre en bénéficie sans doute. Huit des auteurs qui avaient contribué à l'oeuvre de Mugridge et Kaufman se retrouvent dans celle de Sweet et cela suffit à fournir la continuité recherchée entre les deux ouvrages et à justifier en partie l'intention première de réévaluation. Les deux livre se tiendront sûrement compagnie sur les rayons des bibliothèques spécialisées.
Sans vouloir passer individuellement ces études en revue disons tout au moins qu'elles se groupent dans l'ensemble sous trois rubriques principales:
Dans l'ensemble, ces articles se lisent avec intérêt et, en dépit de l'hétérogénéité imposée par le format du recueil et des perspectives variées qu'ils adoptent, constituent un tout cohérent. Certains se complètent même utilement, tels par exemple ceux de Paul et Haughey qui examinent les considérations auxquelles font face les universités vouées exclusivement à l'éducation à distance et celles, traditionnelles, mais offrant aussi des cours et programmes hors campus. L'ouvrage observe un mélange équilibré de théorie et de pratique et les contributeurs y démontrent une connaissance approfondie de leur sujet et de la littérature qui s'y rapporte.
Qu'il nous soit permis cependant d'isoler un article: celui de Brauner sur sa théorie du "perceptivisme," un essai philosophique qui, bien qu'intéressant, détone nous semble-t-il dans ce volume. Si l'éducation à distance veut s'établir en tant que "discipline" digne de créance, ce genre d'article contribuera certainement à ces fins. Néanmoins, et bien que certains loueront sans doute Sweet de l'y avoir inclus, il ne nous semble pas que ce recueil serve de contexte idéal à une telle étude et il nous a paru difficile de la ranger sous la seconde rubrique comme le fait Sweet.
En conclusion, le livre sera utile à tous ceux qui sont engagés dans l'éducation à distance au Canada (et ailleurs) et ils apprécieront les copieuses références bibliographiques de certains articles. Sweet signale en passant l'absence de certains sujets directement liés au contexte canadien, notamment la part importante que nos institutions jouent dans le domaine de l'éducation internationale à distance (effleuré par Paul). Il ne serait pas surprenant que ce sujet constitute l'une des rubriques d'un nouveau volume d'articles qui sera, lui aussi, reçu avec intérêt.
Un dernier commentaire s'impose: l'ouvrage aurait gagné à être revu un peu plus soigneusement. De nombreuses erreurs s'y glissent. Citons par exemple celles qui abondent dans les titres en français de la table des matières, la bibliographie incomplète de Haughey, "Open Learning Authority" au lieu de "Open Learning Agency" dans plusieurs articles, et ainsi de suite. Tout cela irrite un peu et aurait pu être si facilement évité.